Presque autre partie
Allen se redressa sur son séant. Maya avait une demi heure de retard. Une chasse ne durait pas non plus toute la nuit ! Un craquement le fit bondir sur ses pieds. Il aperçut la louve blanche deux secondes après. Il écarquilla les yeux d’émerveillement. Elle était… splendide. Sa fourrure ondoyait sous la légère brise et ses yeux bleu vif perçaient l’obscurité. Un peu de sang tachait son poitrail étroit, et sa gueule était refermée sur un gros rongeur. Elle le déposa près du feu et entrepris de se nettoyer. Allen n’avait pas bougé et osait à peine cligner des yeux. Puis la louve laissa place à Maya. Celle-ci se redressa avec grâce et s’étira. Ses yeux pétillait de bonheur et sur ses lèvres flottait un sourire. Elle adressa un clin d’œil au vampire :
« Rien de tel qu’une bonne chasse pour redevenir de bonne humeur ! »
Allen acquiesça en se rasseyant. Du coin des yeux, il observa la jeune loup garou dépecer et cuire l’animal. Puis elle entoura la viande de grande feuille et la fourra dans son sac en bandouillère acheté à leur départ. Devant la mine perplexe de son compagnon, elle s’expliqua :
« J’ai déjà mangé. Mais j’ai pensé que quelques réserves ne seraient pas de trop, vu que je n’ai plus rien de ce que j’avais acheté à l’auberge… (Le jeune homme haussa les épaules. Au bout de quelques instants, Maya alla s’allonger à côté de lui. C’était devenu naturel.) Dites… vous n’avez pas de famille ? »
Allen prit appuis sur son coude pour la regarder.
« Non, finit il par lâcher. Il y a bien celle qui m’a transformé, mais on ne peut pas dire qu’elle fut ma mère…
- Elle était quoi pour vous, alors ?
- Une amante.
- A-ah bon ? Et le jeune vampire roux de la dernière fois ?
- Valérian est une personne que j’apprécie. Sans plus.
- Je croyais que les vampires se considéraient comme une grande famille où les trois quarts des personnes se voyaient comme frère et sœur…
- Vous croyez mal, ricana Allen. Chez nous, c’est chacun pour soi. Tu peux avoir une maîtresse, un ami, mais un frère ? Une mère ? Nous n’avons aucune morale, aucun remords. Certains d’entre nous garde quand même des sentiments.
- Et toi ?
- Je m’en pense dépourvut, répondit Allen d’une voix morte.
- C’est pour ça que tu ne veux pas que la guerre n’éclate ? Pour faire quelque chose de bien qui s’opposera à la culpabilité que tu ressens d’être un sans cœur ?
- Vous avez le don de choisir les mots qui blesse… marmonna t il avec un rictus.
- Excusez moi… Je… J’essaie de vous comprendre. (Elle croisa ses mains devant elle, dirigées vers le ciel.) Le mode de fonctionnement d’un loup est aussi différent de celui des humains, et donc je n’arrive pas à comprendre ce à quoi vous aspirer…
- Alors pourquoi ne voulez vous pas de cette guerre ?
- Parce que je ne pense pas qu’elle soit nécessaire.
- C'est-à-dire ?
- Pour moi, la vengeance aura un goût amer si je tue une personne qui ne soupçonnait même pas l’existence d’un être comme moi. Comme si j’étais prise en étau entre deux anciens se battant pour d’anciennes querelles auxquelles je n’ai rien à voir et que j’en ressorte blessé…
- J’ai cru lire dans votre esprit, la dernière fois que…
- Comme tout le monde, je n’ai pas envie de voir des personnes que j’apprécie disparaître à cause des chasseurs, grogna t elle. Tout comme je n’ai pas envie que ma famille soit blessé par une réaction violente des humains. J’aimerais avant tout savoir pourquoi on nous hait, et régler ce problème par la racine, avant d’engendrer plus de haine.
- Vous parlez plutôt bien, pour un clebs.
- Je vous retourne le compliment, sangsue. »
Mais cette partie là n'est pas fini ! (Oh, j'avais des résultats à voir xD ) Je risque de la finir cet aprem' !