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Manue & Cie
2 juillet 2008

Allez, on poursuit !

La fête battait son plein.

Mieux, on s’amusait.

Enormément.

Maya regarda autour d’elle, intriguée. Certes, elle savait faire la fête, mais pas ce genre de fête là. Pas avec cette boisson à l’odeur forte et donnant le tournis, pas avec ces rires gras et cette décadence. Elle contourna un couple qui semblait occupé à s’explorer les amygdales et trouva un coin calme où elle pouvait observer les humains en toute tranquillité. Ils portaient tous des vêtements étranges, allant des animaux, à des créatures de la nuit tel des fantômes. Elle attrapa le bras d’un jeune garçon.

« Pourquoi y a-t-il une fête ?

- Parce que c’est carnaval ! »

Et avant qu’elle ne puisse demander ce qu’était le carnaval, il fila. De plus en plus curieuse, la jeune fille observait chaque détail de la fête, et se surpris à sourire. Un sourire franc et appréciateur. Un jeune homme se laissant lourdement tombé en face d’elle, de l’autre côté de la place, attirant son attention. Il était grand et fortement séduisant, fascinant même, avec des cheveux noirs comme la nuit, élancé et athlétique. Il souriait autour de lui, donnant des tapes sur les épaules. Une femme se pencha vers lui, lui offrant une vue plongeante de son décolleté, mais il la repoussa avec un sourire poli. Puis il leva les yeux qui rencontrèrent ceux de Maya. La jeune fille les détourna aussitôt, consciente que fixer quelqu'un était impoli chez les humains. Un instant après, le jeune homme se laissa tomber à côté d’elle. La jeune louve fit mine de ne pas s’en être aperçut et continua à détailler la fête, mais aucune de ses observations ne s’imprima dans son esprit.

« Curieux, n’est ce pas ? »

Elle regarda son voisin. Il souriait, dévoilant des dents d’une blancheur éclatante. Si de loin il avait pu paraître beau, de près, il l’était encore plus. Elle le dévisagea, peu habitué au charme délicat et gracieux du jeune humain. Il se pencha vers elle, ses yeux émeraudes plantés dans le bleu vif de Maya. La jeune louve recouvra l’usage de la parole.

« Effectivement… Je n’ai jamais rien vu d’aussi curieux, comme vous dites, répondit elle en désignant un humain torse nu, buvant la bière à même le baril. »

Le jeune homme éclata d’un rire séduisant puis tendit sa main.

« Je me nomme Allen.

- Maya, répondit elle en lui tendant la sienne.

- Très beau nom. Êtes vous d’ici, Maya ? (La jeune fille sentit ses joues rosir.)

- Pas vraiment, nous sommes de passage, et mon frère m’a suggéré de venir faire un tour…

- Votre famille laisse une jeune fille sans défense descendre seule au carnaval ? s’esclaffa Allen. Etonnant !

- Ne vous en faites pas pour moi, répondit Maya.»

Allen lui offrit un petit sourire en coin et ils observèrent tout deux la fête. Puis Maya rompit de nouveau le silence :

« Et vous, êtes vous d’ici ?

- Non. Mais je suis déjà venu, plusieurs fois.

- Restez vous longtemps dans le coin ?

- Sûrement une semaine ou deux. (Il lui jeta un coup d’œil.) Et vous ?

- Aussi longtemps que nous le pourrons. (Elle tripota sa robe.) Mon père aime voyager, et je ne serais pas surprise si dans une semaine nous bougeons encore…

- Autant vous amuser, alors ! »

Et il lui attrapa la main. Le contact réchauffa automatiquement Maya, dont le rythme cardiaque s’accéléra légèrement. Avec un sourire charmeur, Allen l’entraîna sur la piste de danse. La jeune fille n’avait jamais dansé avec un homme de sa vie. Mais Allen la saisit fermement par la taille et l’entraîna dans une valse virevoltante. Il était excellent danseur, mais la musique ne collait pas avec leurs mouvements. Grand bien me fasse, marmonna silencieusement Maya. J’ai l’impression de rêver…

Ils ne se quittaient pas des yeux, autant fascinés l’un que l’autre, seuls dans leur bulle. Doucement, leurs corps s’entrechoquèrent doucement et la danse se fit plus lascive. Maya ferma les yeux en sentant le parfum entêtant d’Allen. Se dernier se pencha comme pour l’embrasser… Puis Maya entendit le hurlement. La musique s’arrêta, le silence se fit. Elle se détacha d’Allen, craignant avoir commencé la transformation. Non. Un vampire aspirait le sang d’une jeune humaine. Maya sentit Allen se déplacer vers le vampire. Puis le vit le tirer en arrière. Ses yeux exprimaient… de l’agacement. Et un peu de colère. Maya se remit du choc beaucoup plus rapidement que les humains. Puis ceux-ci s’enfuirent en criant. La jeune louve ne bougea pas, fixant obstinément les deux vampires. Allen criait :

« Espèce d’idiot ! En public ! »

L’autre, les cheveux roux, un air coquin et follement beau avait la tête baissée, les yeux débordant de culpabilité. Brusquement, ils se retrouvèrent seuls tous les trois. Allen se tourna vers elle, fronçant les sourcils. Le rouquin leva les yeux et l’aperçut.

« Tu devrais relâcher l’envoûtement.

- Je l’ai déjà fait…

- Alors comment… ? »

Maya éclata alors de rire. Elle était tellement hilare qu’elle se laissa tomber sur le sol. Des vampires. Elle n’avait même pas été fichu de reconnaître les pires ennemis de son espèce. Pire, elle ne ressentait pas la haine qu’était sensé accompagner la contact avec l’un d’eux. Elle essuya une larme en calmant sa respiration. Tordant. Vraiment. Les deux vampires la regardèrent avec dédains.

« Elle doit avoir perdu la tête à cause du choc, suggéra Allen.

- Où alors, ta proie est une folle. »

Proie ? Le visage de Maya se durcit et elle se releva. Elle fit un pas hésitant vers les vampires, puis un autre, plus sur. Elle les dépassa et se pencha vers le corps. La jeune femme était encore vivante. Mais elle ne survivrait pas longtemps, avec une hémorragie pareille. Maya parla sans même réfléchir.

« Vous avez bu assez pour qu’elle se transforme ? »

Les deux hommes se regardèrent. Puis le roux répondit :

« Non.

- Ok. »

Elle se mordit le doigt avec assez de force pour le faire saigner, puis le posa sur la plaie, qui se referma aussitôt. Elle se pencha et lui donna le souffle du loup, qui redonnait des forces aux blessés. Lorsqu’elle se releva, les deux hommes n’avaient pas bougé. Elle s’approcha vers eux, puis se pencha pour les flairer, attendant la réponse violente du loup en elle. Rien. Elle recula en fronçant les sourcils. L’odeur du sang lui donnait le tournis, de même que cette situation. Elle détaillait les vampires, cherchant désespérément le détail qui la transformerait. Rien. Enfin, elle soupira.

« Vous feriez mieux de vous éclipser avant que les humains ne reviennent, armés, cette fois ci. »

Un sourire cruel étira les lèvres d’Allen. Maya vit alors les crocs. Elle sentis un frisson la parcourir. Ni de peur ni de haine.

« Nous ne craignons pas les humains.

- Et le soleil ? C’est bientôt l’aube.

- Non plus.

- Les pieux ?

- Que sont quelques morceaux de bois ?

- Qu’ils se contentent tout bonnement de vous taillader ?

- Qu’ils essaient… (Maya soupira devant l’arrogance du vampire.)

- Il y a des chasseurs de vampires qui sont loin d’être des ignorants, et qui, contrairement à moi, doivent savoir comment vous éliminer. Vous devriez partir avant que l’un d’eux ne vous prenne en chasse… »

Allen fronça les sourcils puis se pencha vers elle. Maya sentit encore le parfum capiteux de sa peau, la tête lui tourna encore.

« Pourquoi vous inquiétez vous à notre sujet ?

- J-je ne m’inquiète pas, répliqua la jeune fille. J’essais juste de me débarrasser de vous avant l’aube, afin de sauver cette pauvre fille. (Elle trouva plus d’assurance.) Les humains l’ont vu être mordu par un vampire et penseront qu’elle en deviendra une aussi. L’épreuve du soleil devrait suffire à les dissuader qu’elle en est une. Mais s’ils vous voient en plein soleil… »

Ils la regardèrent silencieusement. Puis le rouquin disparut. La jeune fille sursauta mais de ressaisit. Allen se pencha vers elle, effleura son cou de ses lèvres. Elle recula brusquement, son cœur battant à la chamade. Avec une moue ironique, le jeune vampire fit une gracieuse révérence et disparut. Aussitôt, Maya s’occupa de la jeune fille évanouit. Elle chercha autour d’elle de l’eau et un endroit où l’allonger. Elle renversa une table et la déposa avec douceur, puis chercha parmi les carafes une qui contenait de l’eau. N’en trouvant pas, elle en prit de la fontaine. Une heure plus tard, les villageois revenaient armés et prudents. Voyant que seule la jeune fille blessée et Maya se tenait sur la place, certains baissèrent leurs armes. Le chef du village s’approcha.

« Où sont les vampires ? tonna t il. »

Maya se tourna vers lui, les traits tirés d’épuisement. Elle n’avait cesser d’utiliser ses capacités de loup pour tenter de sauver la jeune fille. Elle répondit néanmoins d’une voix forte.

« Ils ont disparut…

- Que fais tu là ? Tu n’es pas de notre village…

- Je suis de passage dans le coin.

- Comment se fait il que…

- Je me suis cachée. Apparemment, le deuxième vampire m’avait hypnotisé et je n’ai pas pu m’enfuir.

- Pourquoi ne t’a-t-il pas mordu ?

- Il était trop furieux, je pense. J’ai été libéré dès qu’ils ont disparut… »

L’homme parut satisfait de sa réponse. Une femme s’écria :

« Belinda ! oh, ma Belinda va devenir une vampire ! »

Maya regarda la femme. Elle était en pleurs, les bras entourant son ventre comme si elle subissait d’affreuses douleurs… Elle lui sourit.

« Ne vous en faites pas. Votre fille est vivante et tant que son cœur bat, elle ne deviendra pas une vampire.

- Comment le savez vous ? demanda aussitôt un homme, soupçonneux.

- De là où je viens, les vampires pullulent et il y a des morsures assez souvent, mentit Maya. Mais la grande majorité des victimes sont soit mortes, soit toujours humaines. Notre guérisseur suppose que les vampires doivent boire une certaine quantité de sang pour transformer un humain. Qui meurt en dix minutes exactement. Et revit après. Votre fille a survécut au-delà de ces dix minutes. Cela fait plus d’une heure et la plaie s’est déjà refermée. »

Les villageois s’approchèrent et certains touchèrent Belinda en regardant maya, peu convaincu. Elle ajouta aussitôt :

« Attendez le lever du soleil et vous serez fixés. »

Tous hochèrent la tête. Lorsque leur attention ne fut plus que sur Belinda, Maya s’éclipsa discrètement.

Han han, je sais je sais, c'est rapide et improbable...
Et pis ce passage est plus long xD

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