Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Manue & Cie
3 juillet 2008

Encore le deux !

Ses grosses pattes s’enfoncèrent dans la boue, teintant sa magnifique fourrure blanche de tache marron dégoulinante… La louve leva la gueule, cherchant le moindre signe de vie humaine au alentour. Mais cette pluie l’aveuglait presque. Claquant de la mâchoire de frustration et descendit de son point d’observation et continua à filer droit devant à toute vitesse. Une semaine qu’elle cherchait Trigun. Et deux jours qu’il pleuvait. Maya en aurait presque pleuré de rage. Elle haïssait la pluie, désormais, elle en était certaine : Elle l’empêchait de retrouver les siens. Une heure plus tard, elle se résigna à trouver un abri pour la nuit, quand un bruit de musique lui parvint aux oreilles. Elle laissa pendre sa langue en un sourire de loup, puis reprit forme humaine. Etrangement, elle avait conservée sa tunique et son pantalon large resserré aux chevilles. De même que sa ceinture, sa bourse et sa dague. Seules manquait les bottes, qu’elle n’avait pas eut le temps d’envoûter afin qu’elles ne disparaissent pas lors de sa transformation. Trempée comme elle était, de toute façon, elle attirerait l’attention. Mais elle avait trop froid et trop faim. Réprimant un frisson de crainte devant la possibilité de se retrouver face à des chasseurs de loups, elle poussa la porte. Les ménestrels jouaient gaiement, la pièce était chaude et l’ambiance détendue. Un peu joyeuse, même. L’aubergiste aperçu la jeune fille et lui fit signe d’approcher.

« Et bin, on dirait qu’vous êtes trempée, mam’zelle. Venez ‘ci, près du feu, ça va vous réchauffer. »

Maya lui sourit avec gratitude et s’installa à l’endroit qu’il avait désigné. L’homme revint avec des vêtements secs et un bol de soupe.

« Dans la cuisine, tu as d’la place pour t’changer, mam’zelle. Mais mange moi ça avant, ça t’feras grand bien ! »

Maya le remercia et appliqua à la lettre ses conseils. Puis, elle prit une chambre dans laquelle elle étendit ses affaires, et redescendit dans la grande salle. Une serveuse se glissait avec agilité entre les tables, prenant les commandes, servant, nettoyant, répliquant. Elle déposa devant Maya un autre bol de soupe, avec du pain, et une épaisse tranche de jambon. La jeune louve lui glissa une pièce et s’attaqua à son dîner, tout en surveillant les humains du coin de l’œil. Avec ce qu’il s’était passé il y a trois jours, la jeune fille était méfiante : les chasseurs prennent parfois des habits civils pour passer inaperçus. Mais aucun des hommes de la salle n’était menaçant et elle se détendit au point de commander un verre de vin.
Un ans plus tôt le jeune groupe de loups garou étaient descendu dans une auberge, pour les quatre vingt dix ans de Colin et Liam. Ils avaient tous roulés sous la table et depuis, Maya s’était surprise à aimer le vin.

Elle trempa les lèvres dans son verre et sourit. Celui-ci était bon. Sûrement que l’aubergiste le faisait lui-même. De plus en plus à l’aise, elle parcourut la pièce du regard, se servant un deuxième verre. Elle le méritait bien, après tout, vu c’est dix derniers jours particulièrement éprouvant. Ses sourcils se froncèrent. Les chasseurs devenaient de plus en plus nombreux. Et téméraire. Cinq les avaient attaqués, cette fois là. Aucun des loups n’avaient été blessé, mais la situation devenait de plus en plus dangereuse. La jeune fille sentit la colère chauffer au creux de son ventre. A moins que ce soit le vin. Elle regarda les humains dans l’auberge. Le propriétaire s’était montré généreux, et la servante particulièrement polie. Les autres clients la laissait tranquille, et ne se montrait même pas intéressés. De son côté, elle ne leur cherchait pas querelle, et ne tuait personne. Alors pourquoi vouloir à tous prix éliminer les siens ? Humains et loups ne pourraient ils pas vivre en harmonie ? Ou du moins cohabiter…

Sa gorge se serra quand elle repensa à ce que lui avait dit son frère, il y a deux mois, après une attaque de chasseur :

« Un jour, nous répliquerons. Et les autres créatures ne tarderont pas à nous rejoindre. Beaucoup d’innocents mourront, mais ils n’ont que trop tuer les nôtres. »

Une guerre. Les loups envisageaient une guerre contre les humains. Maya repensa à Belinda, la jeune femme à qui elle avait sauvé la vie, et avec qui elle avait partagé son souffle du loup. Elle repensa à Carin, le jeune voleur qu’elle avait sauvé d’une chute mortelle, et qui était devenu son ami, l’aidant à chaque fois que sa meute repassait au village. Puis elle repensa à April la jeune paysanne qui vivait dans une ferme, avec seulement ses parents. La jeune humaine, bien que terrifiée par les loups, n’avait pas hésité à retirer la balle d’argent de la patte arrière de Maya. Celle-ci avait repris forme humaine dès la balle extraite, et avait discuté avec la jeune fille durant toute la guérison. Soit trois longues journées. Elle repensa à bien d’autres humains avec lesquels elle avait des liens.

Non, elle refusait que ces gens là ne meurent. Ils ne le méritaient pas. Il fallait trouver pourquoi le nombre de chasseurs augmentait et pourquoi ils les pourchassaient.

L’ouverture brusque de la porte fit sursauter Maya. Elle tourna la tête en direction de l’entrée de l’auberge et vit trois hommes. Elle cessa de respirer.

Oh non…

Des chasseurs. De quoi, elle ne savait pas. Elle remarqua la croix autour du cou et soupira : ils chassaient les vampires. Puis elle sourit : le Dieu humain ne pouvait rien contre les sangsues. Pire, un humain ne pouvait STRICTEMENT rien, face à un vampire. Ils se berçaient d’illusions et se faisaient rouler en beauté. Maya grimaça devant cette injustice : pourquoi les balles lui faisait elle mal, à elle ? D’accord, aucune des armes conventionnelles de fonctionnait, seulement l’argent. Mais elle se transformait quand bon lui semblait, et la lune n’avait effet que sur… Elle rougit. Que sur sa libido

L’un des chasseurs la fixa avec intensité. Maya lui rendit son regard avec un petit sourire. Qu’ils soient à la poursuite de vampires, sorciers, lutins ou autres, Maya détestait les chasseurs. Et l’envie de tuer ces trois là était très forte, d’autant qu’ils semblaient posséder aucune arme en argent. Elle regarda attentivement. Non, aucune. Mais il y avait trop de témoins…

« Sage réflexion, entendit elle murmurer à son oreille. »

Elle sursauta et regarda à côté d’elle. Plaquant sa main sur sa bouche pour étouffer un cri, elle dévisagea le nouveau venu. La peau très pâle, les yeux verts émeraudes, les cheveux d’un noir de jaie… d’une beauté fascinante et d’un charme ravageur. Allen. Ses yeux brillèrent de rage. Et dire qu’elle avait réussi à l’oublier…

« M’oublier ? Comment y seriez vous parvenue, belle demoiselle ? chuchota il, moqueur.»

Elle étouffa un grognement, et se concentra de nouveau sur les chasseurs. Pourvut que la présence du vampire n’attire pas leur attention ! Il y avait trop d’innocents pour un massacre…

« Ne vous en faites pas, ils ne reconnaissent les vampires que s’ils les voient mordre…

- Arrêtez de lire mes pensées ! siffla Maya en lui jetant un coup d’œil.

- Oh ! Mais vous parlez ! sourit il.

- Oui, on ne perd pas l’usage de la parole en deux ans. Maintenant, taisez vous ! »

Comment se tirer de là ? Comment remonter discrètement dans sa chambre ?

« J’ai la solution, susurra le vampire en lui attrapant le poignet. »

Aussitôt, Maya sentit son corps flotter et elle faillit rendre son dîner. Sa tête lui tourna et elle crut avoir perdu la vue. Puis elle se sentit propulsée…

Publicité
Publicité
Commentaires
Manue & Cie
Publicité
Archives
Publicité